Après deux ans et demi de débat parlementaire, la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a été promulguée à l’été 2016.
Son objectif : appeler les entreprises à s’impliquer activement dans une démarche de protection de la nature afin d’enrayer collectivement l’érosion de la biodiversité. Depuis, les entreprises jusqu’alors peu sensibilisées à la thématique tentent d’intégrer un volet biodiversité à leur stratégie.
L’idée, c’est que chaque structure ayant un impact sur la nature y remédie, ou le compense en menant des actions de fond pour la sauvegarde des espèces et des paysages.
Les démarches sont variées et dépendent largement des problématiques sectorielles. Nous sommes toutefois convaincus que ces 5 démarches vous inspireront. Tour d’horizon des Bonnes Pratiques en la matière.
1# Concilier projets ambitieux et préservation des espèces, ou comprendre son environnement pour mieux le respecter
Il va sans dire que la nature est partout ; du moins partout où l’Homme n’est pas, et partout où l’Homme la respecte. Avant même d’anticiper une démarche de restauration des espèces, il est important de comprendre le paysage dans lequel l’entreprise s’intègre, et les écosystèmes présents sur ses terrains actuels et ceux à venir. C’est à cela que veille Eurotunnel.
Avec son chantier pharaonique de tunnel sous la Manche, entre terre et mer, Eurotunnel a reconstruit, à proximité du lieu d’exploitation, plusieurs aires dédiées à leur préservation. Pour ce faire, l’exploitant a prélevé des végétaux et minerais : de la craie bleue extraite des profondeurs de la Manche d’un côté, le sol et la végétation d’un espace boisé de l’autre. En associant ces éléments à des plans d’eau, Eurotunnel recréée des espaces privilégiés où peuvent se développer sereinement les espèces locales, qui auraient pu être menacées par un tel projet s’ils n’avaient pas intégré dès le départ la sauvegarde des écosystèmes.
Quelle que soit l’envergure du projet, être attentif à son environnement proche et veiller à ne pas dérégler « l’horloge » de son territoire est une chouette façon de contribuer à préserver la biodiversité ; efficace, sûre et modulable de surcroît.
Curieux d’en savoir plus sur la démarche d’Eurotunnel ? Découvrez-la ici.
2# Impliquer sa chaîne de valeur dans un process durable : à plus large échelle, mobiliser une filière autour des enjeux de biodiversité
Toute entreprise a un impact sur la biodiversité, tant par sa production qu’à travers sa chaîne de valeur. En amont, la filière impacte les écosystèmes lors des processus d’approvisionnement ou encore de gestion des déchets, tandis qu’en aval se pose la question du cycle de vie du produit ou encore de son utilisation. Pour réduire cet impact, rien de tel qu’un travail de fond mené avec les différentes parties prenantes afin de prendre à bras le corps les enjeux de protection de la biodiversité.
Du côté de Jordans, marque britannique spécialisée dans la fabrication et la vente de produits céréaliers, une démarche a été menée en ce sens ! Travaillant étroitement et durablement avec ses agriculteurs fournisseurs, c’est tout naturellement que l’enseigne leur a proposé un contrat environnemental visant à préserver la faune.
Par ce contrat, ces agriculteurs s’engagent à réserver 10 % de leurs parcelles en jachère, destinés à recréer des habitats adaptés aux animaux sauvages. 4 % en fleurs sauvages et trèfle pour la nourriture des insectes, 2 % en touffes et herbes fines pour les araignées et les scarabées, 1,5 % en quinoa et fourrage-radis pour nourrir les oiseaux… Les agriculteurs favorisent ainsi la biodiversité de façon volontaire et durable. Bien entendu, Jordans les rémunère en conséquence, et leur relation se voit renforcée. Les résultats sont saisissants : vous n’avez qu’à voir ceux observés dans la ferme pilote du Yorkshire ! Spoiler alert : la population d’oiseaux a augmenté de 41 %.
Là encore, ce genre d’initiatives s’adapte facilement en fonction du contexte et des chaînes de valeur. Inspirant, n’est-ce pas ?
Découvrez les résultats observés dans le Yorkshire et plus d’infos sur cette démarche ici.
3# Valoriser des espaces inexploités en terrains protégés, quand la nature reprend ses droits
Dans la même idée, certaines structures, de par leur cœur d’activité, jouissent de terrains spacieux qu’il serait dommage de ne pas valoriser. Sous nos yeux, autour de nous, de nombreux espaces sont disponibles. Il s’agit souvent de lieux autrefois exploités, laissés vacants. Ils représentent une mine d’or en matière de faune et de flore. C’est notamment le cas des sites d’enfouissement des déchets !
En fin d’exploitation, Sita Nord, filiale de Suez Environnement, réaménage ces sites en vue de constituer, tant pour les animaux que les végétaux, un refuge à l’abri de l’activité humaine. En s’appuyant sur un cahier des charges strict, des mesures d’impact et des études spécialisées, Sita Nord qualifie les sites autrefois exploités et identifie certaines espèces menacées. L’idée est d’aménager des habitats naturels sur des sites en fin d’exploitation afin d’y recréée des écosystèmes fragilisés : l’un d’eux a ainsi été réaménagé en zone d’habitat pour les grenouilles rousses et les tritons ponctués, et ça n’est qu’un exemple parmi d’autres. Une belle façon pour la nature de reprendre ses droits, dans des lieux désormais paisibles. Longés par un sentier accessible au public, leur visée est aussi pédagogique.
Quant à l’entretien des paysages, l’entreprise collabore avec les services communaux et des organismes spécialisés dans la préservation de la faune et de la flore pour intégrer au mieux ces aires protégées dans leur paysage.
Vous souhaitez approfondir la démarche de Sita Nord ? Consultez-la ici.
4# Eduquer les populations locales à l'agroécologie, un pari pour l'avenir
Dans certains pays aux conditions de vie précaires, vivre en harmonie avec son territoire est un enjeu national, forts de communautés proches de leurs terres et de besoins essentiels indiscutables. Pourtant, les bonnes pratiques sont fragiles sur de nombreux pans, faute de moyens financiers, technologiques et de compétences.
En agriculture notamment, certaines plantations, si elles sont effectuées à grande échelle et de façon déraisonnée, contribuent de façon inquiétante à la dégradation des sols, de moins en moins fertiles avec de moins en moins d’espèces (animales et végétales). Il y a donc un intérêt majeur à éduquer ces communautés issues de pays défavorisés à une agriculture respectueuse de la nature.
En Inde, l’inspirante Vandana Shiva mène de nombreuses actions en faveur de la biodiversité et pour que les peuples puissent se réapproprier une certaine forme d’autonomie sur leurs terres et leurs compétences, notamment à travers la fondation Navdanya. Son enjeu premier est de sensibiliser les agriculteurs locaux à l’agroécologie, afin de valoriser des variétés de graines traditionnelles, restaurer la qualité des sols et, par conséquent, les écosystèmes du territoire.
En pratique, cela se traduit par l’implantation d’une banque de semences permettant de semer, récolter et reproduire les graines dans le cadre d’une expérimentation de méthodes issues de l’agroécologie, puis des activités dérivées telles que le compost, un jardin de plantes médicinales ou encore un verger riche en variétés de mangues. Un travail de pédagogie est en parallèle mené auprès des fermiers et groupes d’élèves au sein de ces fermes d’expérimentation.
A travers cette démarche, l’idée est de diffuser une bonne pratique agricole auprès des acteurs concernés pour contribuer collectivement à la préservation des sols et des espèces. Car oui, au-delà de leurs vertus pour les terres, les graines semées attirent abeilles, oiseaux, insectes et microorganismes. Une démarche globale aux multiples bienfaits !
Retrouvez l’ensemble de la démarche de Navdanya par ici.
5# Mobiliser ses collaborateurs autour de projets ludiques et porteurs de sens
L’une des actions les plus accessibles en matière de préservation de la nature réside dans l’installation de ruches. Véritable catalyseur de biodiversité, l’abeille, au même titre que les autres pollinisateurs, joue un rôle majeur dans le fonctionnement des écosystèmes. Face à la disparition des abeilles en campagne, un véritable engouement pour l’apiculture se développe dans les villes depuis plusieurs années. Tant chez les particuliers qu’en entreprise, il gagne du terrain et contribue à sensibiliser tout un chacun à l’importance des écosystèmes.
Du côté des entreprises, le constat est sans appel : la majorité de leurs espaces verts sont réduits à du gazon tondu à ras et traité aux pesticides. Pourtant, ces espaces offrent un potentiel de diversité non-négligeable, qu’il est important de valoriser afin de restaurer les écosystèmes et contribuer, à son échelle, à la protection des espèces. Ce constat, c’est celui de Beecity.
Née avec la conviction profonde que les espaces verts au pied des entreprises sont les îlots de biodiversité de demain, la PME s’adonne à deux missions essentielles en la matière : transformer les espaces verts sous-exploités en havre de biodiversité, et mobiliser l’ensemble des collaborateurs de ses entreprises clientes autour de projets ludiques, porteurs de sens et profondément fédérateurs. Ce projet englobe l’installation de ruches, la prairie fleurie, les potagers et vergers, les haies champêtres et comestibles, les mares et zones humides… Vous l’aurez compris, les services de Beecity sont variés et s’adaptent au contexte de chaque structure.
Accessible au plus grand nombre, ce genre d’initiatives permet d’optimiser les espaces disponibles, de répondre à un besoin du territoire et même d’améliorer le bien-être au travail ! Selon une étude menée par Interface, disposer d’espaces verts au bureau permet de booster le bien-être à hauteur de 13 %. Vous n’aurez plus d’excuse, la biodiversité est à portée de main et il vous appartient de vous en saisir !
Découvrez la démarche de Beecity ici.
Et vous, quelles actions concrètes menez-vous en la matière ?
Margaux PAQUIN.