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RGDS et SUEZ présentent Biovalsan : des eaux usées à l'énergie !

4. Environnement

Energie/Gaz à Effet de Serre (GES)

Secteur Energie / Eau

Année 2016

Pays France

Bonne Pratique repérée par

Contexte

Le biométhane, source d’énergie verte et renouvelable, est appelé à contribuer à la transition des territoires vers de nouveaux modèles énergétiques locaux, durables et sobres en carbone. Avec le projet-pilote BIOVALSAN, Strasbourg affirme son ambition de devenir le territoire de France disposant du plus fort taux de gaz « vert » dans son réseau de distribution de gaz naturel.

BIOVALSAN est un projet-pilote de production de biométhane à partir des eaux usées de la station d’épuration de l’Eurométropole de Strasbourg. Pour la première fois en France, du gaz vert et renouvelable, produit à partir d’eaux usées urbaines, est injecté dans le réseau local de gaz naturel pour devenir une nouvelle source d’énergie. Le projet est piloté par la SEM Réseau GDS, opérateur du réseau de distribution de gaz naturel sur le territoire de Strasbourg, associé à SUEZ Eau qui exploite la station d’épuration de Strasbourg-La Wantzenau, 4e station d’épuration de France.

Objectif(s)

• Produire dès 2015 plus de 1,6 millions de m3 de biométhane par an à partir des eaux usées de la station d’épuration de Strasbourg – La Wantzenau, soit l’équivalent de la consommation de 5 000 logements BBC (Bâtiment Basse Consommation)

•Injecter ce gaz 100% vert et renouvelable dans le réseau de distribution de gaz naturel dès le 2e semestre 2015.

• Ouvrir la voie à une valorisation à grande échelle du biogaz produit par les stations d’épuration en France et en Europe, grâce à sa purification en biométhane pouvant être injecté dans les réseaux de gaz naturel.

Démarche

Initié fin 2011, le projet BIOVALSAN prend son véritable départ en juin 2012 lorsqu’il obtient l’appui de la Commission Européenne et de son programme LIFE+. Une subvention de 2,3 millions d’euros est accordée en vertu des qualités environnementales, énergétiques et de l’intérêt scientifique du projet.

Le lancement du projet-pilote Biovalsan ouvre de nouvelles perspectives à la valorisation du biométhane dans les stations d’épuration, et apporte ainsi une contribution décisive au développement de cette importante source d’énergie renouvelable. Ainsi après Grenoble, qui a inauguré une unité de méthanisation similaire en janvier 2016, d’autres grandes collectivités (Bordeaux, Angers…) sont prêtes à suivre le modèle strasbourgeois.

• Les étapes-clés du projet

→ Juin 2012 : le projet BIOVALSAN obtient le soutien du programme européen LIFE+. Il s’agit du premier projet pilote en France pour l’injection de biométhane produit à partir de boues de station d’épuration.

→ Le 24 juin 2014, obtention des autorisations réglementaires avec la parution des textes autorisant l’injection du biométhane issu de station d’épuration et fixant des tarifs d’achat garantis. Au préalable, les analyses détaillées du biogaz de Strasbourg avaient été reprises par l’ANSES pour alimenter ses études de risque sanitaire. Ces études ont amené le gouvernement français à autoriser les intrants boues de station d’épuration dans le dispositif réglementaire existant. De plus, les auditions des partenaires du projet par les membres de la Direction Générale de l’Environnement et du Climat et de la Commission de Régulation de l’Energie ont permis une évolution favorable du mode de calcul du tarif de vente du biométhane de station d’épuration, assurant ainsi la viabilité du pilote Biovalsan et des projets futurs.

→ Le projet entre dans sa phase de réalisation en septembre 2014, avec la pose de la première pierre de la future unité de purification et d’injection de biométhane.

→ Les premiers m3 de biométhane sont injectés le 8 septembre 2015, en présence de Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie.

Contribution à la performance de l'entreprise

Le projet s’inscrit totalement dans une logique de circuit court et d’économie circulaire : les eaux usées des strasbourgeois produisent du biométhane, une énergie renouvelable d’origine locale et consommée localement. Le projet contribue à l’atteinte du modèle énergétique cible de la station d’épuration de Strasbourg.
Déjà autotherme (les besoins thermiques du traitement des boues sont entièrement couverts par des ressources internes, grâce notamment à la récupération d’énergie sur les fumées d’incinération pour le chauffage des digesteurs), la station devient productrice nette d’énergie verte.
Enfin, le projet est à l’origine d’un nouveau cadre réglementaire et tarifaire favorable au biométhane, qui garantit la viabilité économique des projets futurs et ouvre ainsi la voie au développement de cette filière d’avenir.

Bénéfices sociaux, environnementaux et/ou de gouvernance

Sur le plan environnemental, le projet Biovalsan se traduit par une diminution de 4000 TeqCO2/an de l’empreinte carbone de la station d’épuration de Strasbourg-La Wantzenau. Il permettra ainsi de :

• Réduire de 66% les émissions de gaz à effet de serre de la station d’épuration, soit plus de deux fois l’objectif 2020 du PCET (30%) avec 5 ans d’avance ;

• Réaliser pour le site de la station d’épuration, 90% de l’objectif 2050 de l’Europe (facteur 4) avec 35 ans d’avance.

• Favoriser les développement des éco-quartiers et projets d’urbanisme durable à Strasbourg, en mettant à leur disposition une nouvelle source d’énergie renouvelable et locale.