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Aissa DIONE redonne vie au savoir-faire traditionnel des tisserands sénégalais

5. Bonnes Pratiques d'Affaires

Achats responsables

Secteur Industrie

Année 2011

Pays Sénégal

Bonne Pratique repérée par

Contexte

L’industrie textile est en voie de disparition au Sénégal face à l’afflux des produits étrangers notamment asiatiques pour les produits bas de gamme et européens pour le haut de gamme. Designer textile et peintre de formation, Aissa DIONE a lancé dés 1992 l’entreprise qui porte son nom, spécialisée dans le tissage haut de gamme. Elle est basée sur le développement et la pérennisation de l’artisanat et la transformation du coton local, grâce au savoir-faire du tisserand traditionnel mandjaque. Elle emploie aujourd’hui une centaine de personnes, et réalise selon les années entre 0,5 et 0,9 millions d’euros de CA aussi bien sur le marché export que sur le marché local, avec une production spécialisée dans le tissage, mais aussi en menuiserie, sculpture sur bois, confection et broderie.

Objectif(s)

Relancer l’industrie manufacturière textile sénégalaise
Promouvoir des produits sénégalais d’ameublement haut de gamme et développer des produits de base tels que les rideaux et les draps (importés à 100% à ce jour)
Créer de la richesse en transformant le coton localement au lieu de l’exporter en balles. La valeur ajoutée pouvant être jusqu’à 100 fois supérieure. Créer des emplois à chaque étape de la transformation.

Démarche

Modernisation des méthodes de travail des tisserands sénégalais

Traditionnellement, les tisserands sénégalais produisent un tissu de 15 à 20cm de largeur, ce qui constitue un frein pour l’industrie de l’ameublement. Aissa Dione réussit à convaincre des tisserands traditionnels d’effectuer le saut technologique et de passer à la largeur minimale de 90cm. Cela lui a permis ensuite de développer l’activité de tissu d’ameublement. Pour élargir sa gamme de produits, Aissa Dione a récupéré des métiers mécaniques en provenance de France ce qui lui permet d’industrialiser et diversifier sa production, en proposant désormais des tissus allant jusqu’à 140cm de largeur.

Exportation de l'art africain

La qualité du coton africain, associé aux fibres de raphia, d’abaca ou autres fibres locales, le recours aux teintures naturelles et au tissage main, la richesse des motifs créés en faisant évoluer des motifs traditionnels, le sur-mesure et le niveau de finition permet de produire un produit très haut de gamme recherché par les plus grandes marques comme Hermès.La part du coton organique utilisé augmente régulièrement et répond à la demande de la clientèle.

Consommation locale

Après avoir montré son savoir faire en vendant ses tissus aux plus grands designers textile, Aissa Dione a commencé à vendre ses produits auprès d’une clientèle locale et notamment en commençant à pénétrer le marché des hôtels.

Développement et moyens

La difficulté de l’accès au financement ne lui permet pas de se développer aussi rapidement qu’elle le pourrait. Cependant au fil des années elle a donné de l’emploi à plus de 100 personnes en recrutant aussi bien des tisserands traditionnels que les ouvriers textiles qui se sont retrouvés au chômage lors du déclin du secteur textile.

Contribution à la performance de l'entreprise

Développement de la taille de l’entreprise
Accroissement progressif des marges grâce à l’élargissement de la gamme de produit

Bénéfices sociaux, environnementaux et/ou de gouvernance

Création d’emploi
Promotion de la consommation locale
Promotion des produits bio, des matières premières locales et des teintures naturelles pour un moindre impact environnemental.